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Chaden Diyab : Bali, l'ile du plastique



Chaden Diyab, ingénieur chimiste et docteur en sciences de l’environnement diplômée à Paris, vient de séjourner pour la première fois à Bali et Lombok, elle a voulu s’exprimer dans nos colonnes sur le niveau de pollution qu’elle trouve alarmant.

 

La Gazette de Bali : vous nous avez contactés pour lancer un appel ?

 

 

Chaden Diyab : Je n’ai jamais vu un tel niveau de pollution due à des ordures ménagères, plus encore dans un endroit qui ne vit que du tourisme, plutôt même axé sur le tourisme de luxe. J’ai vu des vagues d’ordures à Lombok, une plage couverte de détritus à Seminyak juste après la tempête. Rappelons que le plastique rejeté dans la nature et la mer est loin d’être seulement une nuisance visuelle. Une récente étude du College of Pharmacy de l’Université Nihon à Chiba (Japon) révèle que le plastique que l’on croyait plutôt stable dans l’océan se décomposait en fait assez rapidement. Il suffirait ainsi qu’une seule année pour que le polystyrène expansé que nous connaissons tous, se décompose. Or, celui-ci libère du bisphènol A (BPA) et un polymère appelé PS oligomère. Le BPA pose particulièrement problème car il possède une toxicité potentielle à des doses fortes. Il peut en effet se comporter comme un perturbateur hormonal affectant le cycle de la reproduction des animaux mais pas seulement, il semble pouvoir aussi générer des particules qui se désagrègent sans que leur structure moléculaire ne change. Ces particules de plastique, en raison de leur structure, fixent de nombreux polluants et se retrouvent dans les organismes des poissons et finissent un jour dans le nôtre, quelle offrande !!!

 

Il n’est plus temps de faire de la prévention, il faut agir. Ce qui est sûr, c’est que le niveau d’ordures est souvent inversement proportionnel au niveau de gouvernance, autrement dit, c’est un euphémisme de dire qu’il n’y a manifestement aucune volonté politique d’améliorer la situation et il faut interpeller les autorités décisionnaires pour que ça change et vite. Je lance cette bouteille à la mer et elle n’est pas en plastique (rires !).

 

LGdB : Que faites-vous dans la vie ?

 

Chaden Diyab : j’ai fondé en France la société IES EMA qui fait du transfert de technologies vertes et innovantes et de savoir- faire vers les pays du Proche et du Moyen-Orient, surtout dans le domaine de la dépollution et de la gestion de l’eau et des déchets. L’objectif est de favoriser des méthodes green qui ont un impact moindre sur l’environnement et qui ont un faible coût pour les utilisateurs locaux des pays du Sud. A titre d’exemple, nous utilisons certaines plantes pour dépolluer les sols (phyto-traitement) ou des enzymes (bioremédiation). Ce sont des PME et des labos de recherche français qui mettent au point des solutions pour des problèmes locaux. Et comme les pays du Sud n’ont pas toujours les moyens de financer ces opérations, nous cherchons des financements auprès de la Banque Mondiale, de l’Union Européenne ou des fonds souverains. Les pays du Sud peuvent aujourd’hui mettre en place un système de traitement de déchets adapté et adopter une vraie politique intelligente de recyclage. C’est ainsi que par exemple la ville d’Aman en Jordanie (5,8 millions habitants) a réussi grâce aux financements de la Commission Européenne et de la Banque Mondiale un système efficace de traitement et recyclage des déchets, On pratique même la valorisation énergétique dans l’une des décharges fermées, où le biogaz est récupéré   et         près    de      3, 5M Wh d’électricité         sont    produits        et fournis au réseau électrique. L’idée, c’est bien sûr que les gens des pays du Sud soient capables de manager ces technologies, nous favorisons aussi des échanges entre universitaires et nous insistons dans notre code éthique de la société sur le partage de         savoir    (knowledge          sharing) afin de permettre de créer du développement local avec une totale transparence. En septembre dernier, l’ONU, dans le cadre de la préparation régionale de Rio+20, a salué et reconnu IES EMEA comme modèle de transfert et de partenariat technologique. Mais sans volonté politique, rien n’est possible. L’implication des pouvoir politiques locaux est nécessaire pour avancer ! Le partenariat technologique sur des problématiques environnementales, spécialement la pollution, est un moyen aussi d’engager un dialogue rompu dans des zones de conflits. Dans le cadre d’un projet auquel nous avons participé en 2009, « le Canal de la Paix », le problème de possible impact de pollution sur la vallée du Jourdain (la nappe phréatique s’étend au-dessous d’Israël, la Palestine et la Jordanie) a permis un certain intérêt commun. A mon avis, dans le cas de Bali, le problème de la pollution ne s’arrête pas aux limites de l’île mais il faut réfléchir à la mise en place d’un plan d’action d’urgence régionale, nationale mais aussi plus largement aux pays riverains.

 

LGdB  : Rappelons  qu’un  déchet, c’est avant tout une ressource...

 

Chaden Diyab : Bien sûr, un gisement d’énergie et de création. On peut tirer de l’énergie des déchets ménagers à travers des incinérateurs ou des torches de biogaz des décharges, ça peut aussi entrer dans le cadre des crédits carbone. L’Afrique se met également à la production d’électricité à partir de déchets ménagers. En 2010, la première unité de production d’énergie électrique à base de déchets domestiques africaine a été lancée à Ifrane (Maroc). Les déchets agricoles peuvent aussi être un moyen de recyclage efficace. En Egypte, avec un de nos partenaires de traitement des matériaux, des micro-fibres totalement biodégradables ont été obtenues à partir de déchets des bananes et de palmiers.

 

LGdB : Alors, la prochaine étape ?

 

Chaden Diyab : Lançons ensemble un appel pour que le gouvernement indonésien s’implique et aide à créer des technologies vertes, pas chères et qui s’intègrent dans cette nature si belle. Et que tous les gens de bonne volonté interpellent les autorités et les contraignent à s’engager publiquement. Et comme le dit le proverbe indonésien : « Un peu, avec le temps, devient montagne. »

 

Interview par Socrate Georgiades, La Gazette de Bali, mars 2012

 

Voir le magazine de mars 2012

Voir le magazine de mars 2012

la fondatrice

 

Depuis le début de l’année, le film français « the Artist » n’arrête pas de faire parler de lui. Enchaînant les succès dans les évènements internationaux le plus réputé, Oscar et César, un hommage au cinéma muet, une consécration à une ancienne forme de dialogue corporel, en employant l’importance des gestes des personnages plus tôt que le langage parlé habituel.

« The Artist » remet au goût du jour cette forme de communication de plus en plus perdue au 21° siècle, siècle des nouvelles technologies de communication (TIC) avec l’émergence d’internet, des Smartphones qui nous encouragent, voir nous orientent, à une forme de communication écrite, incessante au travail comme dans la sphère privée.

Sommes-nous dans une désespérance de mode de communication actuelle, un vrai retour à la simplicité du passé ?

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